J'ai envie de faire pipi, mais c'est pas grave. [PV : Woodrow]

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Un Latino. Je suis sûr que c'est un latino. Ceux comme dans les films, avec des tatouages partout et une grosse moto. Un latino qui lui murmurerait des mots doux en espagnol à longueur de journée. A moins qu'il soit européen. Oh, mon Dieu. Un français. Je suis sûr que c'est avec un français que Woodie me trompe. Enfin, non, elle ne me trompe pas puisqu'on est plus ensemble. Mais je m'en fiche, c'est ma Woodie. J'ai personne en ce moment, et si je suis seul, elle doit l'être aussi. C'est comme ça. Mais elle est trop belle, c'est pas possible qu'une fille comme ça reste seule. J'ai envie de faire pipi. J'ai pas le temps de m'arrêter près d'un arbre. Donc je retiens. Ma mission est de suivre Woodrow, de la choper avec son petit ami français. Un Jacques, avec une Rolex et une ceinture noire Louis Vuitton. Un gars avec beaucoup plus classe que moi, mais avec qui je serai quand même capable de rivaliser. Ça craint, quand même, si elle sort avec un français. Ca craint parce que si elle sort avec lui, c'est qu'elle m'a oublié (oui qu'elle veut faire genre elle m'a oublié). Et qu'est ce que je vais faire, moi, sans elle ? Elle sera toujours là, mais pas vraiment à moi. Je veux qu'elle soit à moi. Enfaite, non. Parce que ça me plaît aussi d'embrasser des brunes que je connais que depuis trois minutes. C'est aussi bien d'être célibataire. Enfin bref, il faut que je me concentre sur mon but : surveiller Woodrow. Elle a mit une robe beaucoup trop jolie. Tu me diras, elle met toujours de jolies robes, mais là je sais pas. On dirait que sa robe crie " Viens Jacques, prends moi derrière cet arbre et cite moi du Beaudelaire. " Il faut à tout prix que j'empêche ça. Alors, comme un con, je me cache derrière les poubelles situées près de la pelouse, derrière les bancs, derrière les arbres ou derrière les gens. Si elle me grille, c'est mort. Je peux toujours faire genre j'étais en train de me balader mais j'aime pas les balades. J'aime pas marcher sans but précis. Seigneur, s'il vous plaît, faites en sorte que ma Woodie ne sorte pas avec un français. Enfin, ne sorte pas avec un gars tout court. J'ai prié hier soir (oui, je prie tous les soirs) pour qu'on se remette ensemble. Bon, j'ai aussi demander qu'on m'envoie une invitation pour la vente privée Marc Jacobs, mais j'ai aussi parlé de Woodrow. J'ai même souhaité la paix dans le monde. Alors, Seigneur, si tu dois choisir, donne moi Woodrow (et un mensonge pour assister à la vente privée, vu que j'aurai pas d'invitation). Oh, la vache. Elle se retourne. Je m'accroupit et fait mine de lacer mes chaussures, même si il n'y pas grande chose à lacer sur des Zizi Repetto.

Invité

Mes écouteurs étaient enfoncés dans mes oreilles. Je marchais en rythme de la musique. Les passants devaient eux aussi l'entendre, car certains se retournaient sur mon passage. En même temps, mon ipod était mis à fond, ça m'éclate les oreilles mais j'en ai rien à foutre, c'est tellement bon ! Je me croyais dans un clip. Ouais. Un clip où j'étais le personnage principal, une caméra me suit pendant deux minutes. Je ne fais que marcher. Passionnant hein. Il faisait beau, ah ça c'était bon. Avec l'hiver pourri qu'on a eu, je revivais une fois que le soleil était de sortie. Ma peau blanchâtre était en train de cramer, littéralement, je la sentais se désintégrer. J'aurais pu mettre de la crème. Oui, j'aurais pu. J'avais donc pu sortir une robe légère pour l'occasion. J'avais quitter l'appartement en faisant un signe de la main à Bentley pour lui dire que je sortais. Il avait haussé les épaules. Décidément celui-là, il devenait de plus en plus bizarre de jour en jour. Déjà que j'avais du mal à le comprendre avant, mais là depuis quelque temps, cela a atteint son summum. Enfin bref, ce n'était pas ça qui allait me faire rester chez moi. Je marchais, sans but précis. Comme à mon habitude. J'aime bien vagabonder dans la ville sans trop savoir où je vais. Juste profiter du beau temps, et surtout de mon temps de libre. Et puis... Vous savez, l'impression d'être suivie... J'étais en train de ressentir ça. Moi, je suis vraiment, mais vraiment du genre à psychoter pour un rien. Voilà, je m'imaginais que j'étais suivie par un serial killer qui n'avait qu'un seul but : me tuer. Oh non. J'accélérais le pas sans pour autant en avoir l'air. Puis, je baissais le volume de mon ipod discrètement. J'entendais vraiment quelque chose, comme si des pas venaient se poser sur les miens. J'attendis quelques secondes et tout de suite après, je me retournais brusquement. Je ne vis personne à ma hauteur. Juste une personne accroupie qui regardait par terre, visiblement vers ses chaussures. Je le reconnu tout de suite. Bentley. Comment ne pas le reconnaître, je le connaissais par cœur. Je levais les yeux au ciel en levant les mains au ciel. Je m'approchais de lui.

« Je peux savoir ce que tu fais ? »

» Oh! mais t'es une ouf, toi !
» Quand on ne sait pas quoi faire dès le matin [LIBRE]